Peut-on jeûner sans crainte quand on est maigre ?

By Philosophine | Prendre du poids

"Jeûner quand on est maigre ?!! Tu veux dire, se priver de nourriture pour grossir ?!! Mais c'est totalement insensé !" 😮

Je sais, ça parait fou. Mais c'est justement parce que ça parait fou que je me suis penchée sur la question. 

Le jeûne est à la mode chez les adeptes de médecines alternatives. En effet, le jeûne s'avère bénéfique pour les personnes en quête de perte de poids. Mais pas que ! Un grand nombre de personnes entreprennent un jeûne pour améliorer leur santé, guérir d'une maladie ou simplement retrouver une seconde jeunesse.

De ce fait, nous sommes en droit de nous demander, nous les maigrichonnes, si le jeûne peut nous apporter un quelconque avantage.

Rappelons-nous du bain dérivatif, il est très souvent utilisé pour ses effets amincissants alors qu'en réalité, il rééquilibre la silhouette et a le pouvoir de faire grossir les maigres !

Et si le jeûne avait également cet effet de rééquilibrage ? Et si le jeûne pouvait faire grossir les personnes maigres ? C'est ce que nous allons explorer aujourd'hui à travers cet article.

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Qu'est-ce qu'il se passe quand on jeûne ?

Quand on parle de jeûne, on parle de se priver de nourriture (et parfois d'eau) durant quelques heures, quelques jours voire plusieurs semaines. 

L'absence d'apport de nourriture a pour effet de provoquer un stress au sein de l'organisme. Mais comme le corps est une machine extrêmement bien foutue, dont le but est de survivre quelles que soient les conditions, il va redoubler d'ingéniosité en faisant appel à son système d'adaptation. 😎

D'un carburant à un autre

Le carburant principal de notre organisme est le glucose (le sucre). Lorsqu'on arrête de manger, l'organisme va d'abord utiliser le glucose de notre dernier repas avant de se tourner vers les réserves stockées dans le foie, appelées glycogène.

Ces réserves permettent de tenir quelques heures à une journée ou deux tout au plus après quoi, deux autres processus se mettent en place : la néoglucogenèse (transformation de substrats non-glucidiques tels que les acides aminés en glucose) et la cétogénèse (transformation de la graisse en glucose). 

Plus on avance dans le processus et plus la graisse (transformée en glucose) devient le principal carburant de l'organisme ! C'est ce qu'on appelle l'état de cétose. On le reconnait lorsque l'haleine commence à dégager une odeur caractéristique d'acétone.

C'est à ce moment là qu'un autre phénomène intervient pour le plus grand plaisir du jeûneur :  la crise d'acidose. Elle se manifeste généralement entre le 3ème et 4ème jour. Son intensité dépend de l'état d'intoxication de la personne et de sa capacité à traiter les déchets.

Au menu : nausées, maux de tête, fatigue, sensation de faiblesse, douleurs, remontées d'émotions négatives etc... Miam 😋

Cette crise d'acidose est nécessaire pour déclencher un autre mécanisme tout aussi ingénieux : l'autophagie.

L'autophagie 

L'autophagie (ou autolyse) est un fabuleux phénomène de nettoyage et de recyclage des composants usés. En d'autres termes, l'organisme va traiter les cellules les plus faibles, malades ou altérées.

Ce processus se déclenche à la suite d'un stress : diminution de l'apport en oxygène, exercices physiques de moyenne ou forte intensité, forte réduction de l'apport en glucides, protéines ou encore à la suite à d'un jeûne

L'autophagie intervient dès le premier jour de jeûne et s'intensifie au moment de la crise d'acidose, favorisant le nettoyage en profondeur des cellules et des tissus malades et ainsi quela production de nouvelles cellules souches.  

C'est un système d'auto-régénération hautement perfectionné !

Je fais l'impasse sur les autres étapes du jeûne long - qui ne vont pas être nécessairement utiles pour la compréhension de cet article - pour passer directement à l'étape de la reprise alimentaire.

La reprise alimentaire

Il n'y a pas de jeûne réussi sans une reprise alimentaire réussie. En effet, les bienfaits du jeûne à postériori ne peuvent avoir lieu qu'avec une alimentation adéquate et la plus physiologique. C'est cette dernière qui va aider le corps à se régénérer et se reconstruire.

Plus le jeûne sera long, plus le retour à l'alimentation se fera en douceur, en réintroduisant chaque type d'aliments les uns après les autres jusqu'au moment où l'organisme est à nouveau prêt à recevoir de la nourriture en abondance (dans la limite du raisonnable, ça va de soi !). 

Le jeûne n'est pas un régime restrictif, c'est une pause alimentaire au milieu d'un régime d'abondance. 

Il est plus sain et plus supportable pour le corps (et le mental) d'avoir un régime d'abondance (de qualité, répondant à ses besoins) couplé à des périodes de jeûne plutôt que d'opter pour un régime restrictif tout au long de l'année.

Si tu souhaites te documenter sur les divers types de jeûnes et leurs bienfaits, je te recommande le livre de Yéléna Kentish : Le pouvoir du jeûne : maigrir, guérir, rajeunir. 

(même si ton objectif est de jeûner pour grossir 😉) 

Les bénéfices du jeûne quand on est maigre

Venons-en maintenant à ce qui nous intéresse : jeûner pour grossir !

Comme je l'ai déjà répété à maintes reprises dans mes précédents articles, il est totalement inutile de se gaver pour prendre du poids lorsque nos capacités de digestion et d'assimilation sont au ras des pâquerettes ! 

La bonne nouvelle, c'est que le jeûne va pouvoir remédier à cela en impactant positivement sur les systèmes digestif et assimilatif :

  • Mettre les organes au repos : s'arrêter de manger donne des vacances bien méritées à nos pauvres organes digestifs qui travaillent sans relâche après chaque repas.
  • Permettre la dés-inflammation du tube digestif et de la sphère intestinale (ceci est encore plus puissant avec un jeûne sec) et ainsi favoriser la réparation de la muqueuse intestinale et permettre une meilleure assimilation.
  • Décongestionner le milieu intérieur et cellulaire : rappelle-toi, nous avons vu que grâce à l'autophagie, l'organisme nettoie et élimine les cellules endommagées, favorisant une meilleure assimilation cellulaire.
  • Augmentation de l'anabolisme et de la production de l'hormone de croissance (HC) qui contribue à la prise de masse maigre. Ce n'est pas pour rien que le jeûne est très prisé des sportifs !

On n'imagine pas à quel point jeûner quand on est maigre peut être bénéfique et aider à prendre du poids, à condition de ne pas être dans une condition critique et adapter son jeûne à ses besoins. C'est ce que  nous verrons dans les parties suivantes.

Mais avant, je t'invite à écouter le point de vue de l'hygiéniste Fabien Moine à partir de la 8ème minute :

Intéressant, n'est-ce pas ? 😄

Les risques du jeûne quand on est en sous-poids 

On ne s'embarque pas dans un jeûne d'une semaine ou plus quand on n'a que la peau sur les os à moins d'être suivi et accompagné par un professionnel dans un but strictement thérapeutique. 

D'abord, parce que le jeûne demande d'avoir une réserve de graisse pour pallier à l'absence d'apport de carburant exogène (qui provient de l'extérieur). Si la graisse vient à manquer, le corps va puiser dans ce qui lui reste : les muscles, les os, les tissus aboutissant à un état de dénutrition avancé. 

Ensuite, le jeûne demande d'avoir des capacités nerveuses adéquates pour supporter l'état de privation et de changement de carburant que ce soit physiquement ou mentalement, ainsi que les symptômes qui en découlent notamment durant la phase d'acidose (état de faiblesse, douleurs, détox émotionnelle, etc...).

Passer au delà de ses capacités d'adaptation, c'est prendre le risque de détériorer ses systèmes nerveux et hormonal.

Enfin, les femmes ayant un faible taux de masse graisseuse peuvent constater une perturbation du cycle menstruel, voire une disparition des règles durant un ou deux cycle suivant un jeûne de plusieurs jours. Si ce n'est généralement pas un symptôme inquiétant, il est bon de le savoir.

Devrons s'abstenir de faire des jeûnes longs, les personnes dans les cas suivants :

  • Une réserve de graisse insuffisante
  • Fatigue chronique
  • Épuisement nerveux ou troubles psychologiques
  • Déminéralisation
  • Anorexie

Remarque à propos de l'anorexie : 

L'anorexie (mentale) est incomparable avec l'état de jeûne. L'anorexie se définit comme un trouble alimentaire dans lequel l'individu se restreint volontairement et de façon permanente dans le but de perdre du poids. 

Le jeûne se définit comme une période d’abstinence ponctuelle. En dehors des périodes de jeûne, l'individu se nourrit sans restriction.

Pense à épingler l'article sur Pinterest si tu veux le relire plus tard !

Comment jeûner pour grossir sans risque

Plus tu es en sous-poids, moins tu auras de marge de manœuvre. Il convient donc d'adapter ton jeûne en fonction de tes ressources.

  • La première chose que je fais lorsque je décides de jeûner, c'est de fixer un poids limite.

Par exemple, lorsque je pesais 52 kilos, je fixais comme poids limite 48 kg. C'est à partir de ce seuil que ma maigreur avait des impacts physiques et psychologiques que je ne me sentais pas en mesure de supporter (perte d'ancrage, peur de me regarder dans la glace...). 

De plus, passé un certain poids critique, je ne savais plus si mon mal-être et ma faiblesse étaient la conséquence d'une crise d'acidose ou de mon état de maigreur.

Ce qui avait pour conséquence de me remplir le ventre dès ma sortie de jeûne avec tout et n'importe quoi juste pour retrouver un poids confortable.

Dans le doute, on s'abstient de passer le seuil critique. Ce n'est qu'avec l'expérience qu'on devient un jeûneur aguerri capable de comprendre la subtilité des sensations ressenties durant l'abstinence de nourriture.

  • La première chose que je fais lorsque je décides de jeûner, c'est de fixer un poids limite.

Non seulement ces petites pauses alimentaires apporteront des bienfaits liés au phénomène d'autophagie mais en plus, c'est un très bon moyen de se familiariser avec la restriction calorique ponctuelle avant d'envisager un jeûne long.

Enfin, les jeûnes courts réguliers favorisent le renforcement par l'Hormèse. Tout organisme vivant, exposé à un stress ne dépassant pas sa capacité d'adaptation, verra son fonctionnement s'améliorer.

Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort

Friedrich Nietzsche

  • Voici quelques exemples de jeûnes à privilégier pour grossir : 

Le jeûne hydrique de 1 à 3 jours

Le jeûne hydrique consiste à ne boire que de l'eau bien que certaines variantes acceptent les tisanes, voire un peu de jus de fruits dilué ou un bouillon de légumes.

Il peut être tenté sans prendre de risques mais personnellement, je préfère la méthode suivante.

Le jeûne sec de 24h à 48h

Le jeûne sec consiste à s’abstenir de nourriture ET d'eau. Ce type de jeûne est encore plus puissant que le jeûne hydrique car l'organisme doit puiser davantage dans ses ressources pour pallier à l'absence d'apport d'eau.

On estime qu'une journée de jeûne sec équivaut à 3 jours de jeûne hydrique en terme de nettoyage interne. Bien que cette estimation reste une généralité, cela donne tout de même une idée de la puissance du jeûne sec. 

En 24h, la perte de poids est minime, ce qui intéressant lorsqu'on est en sous-poids. 

Le jeûne intermittent 

Le jeûne intermittent est la solution idéale pour commencer l'expérience du jeûne sans perdre du poids. De plus, il est très facile à mettre en place et totalement adaptable à ta situation et à tes besoins. 

Il consiste à alterner phase d'abstinence et phase d'alimentation (sans restriction). Un exemple typique est celui du Ramadan.

Parmi ce type de jeûne, on retrouve le "16/8" particulièrement apprécié des sportifs. Il consiste à manger sur une fenêtre de 8h, les 16h autres étant réservées au jeûne.

On peut bien sûr ajuster au besoin. Ainsi, certains préféreront s'abstenir de manger le soir, et d'autres plutôt le matin. 

On peut également augmenter ou réduire la fenêtre de prise alimentaire. Certains ne feront qu'un seul repas dans la journée dans une fenêtre d'une ou deux heures.

Plus la durée de jeûne quotidien est longue, plus l'hormone de croissance (HC) est déversée dans l'organisme et plus grands sont les résultats.

Une autre variante du jeûne intermittent consiste à ne manger qu'un jour sur deux.

La cure de jus

Si s'abstenir de manger te semble difficile, tu peux commencer par une petite cure de jus composés majoritairement de légumes ou bien d'eau de Quinton.

Dans un cas comme dans l'autre, cela permet de réduire la charge de travail du système digestif tout en apportant une charge calorique avec tous les minéraux dont le corps a besoin. 

Attention toutefois de ne pas en abuser. Une cure de jus aura tendance à diluer la concentration de sodium dans le sang, ce qui peut amener à un état de fatigue et de frilosité notamment pour les personnes qui ont peu de ressources nerveuses.

À toi de tester et de voir ce qui te convient, toujours en étant à l'écoute de ton corps.

À la question "peut-on jeûner quand on est maigre", je réponds un grand OUI !!! Oui, il est possible et même conseillé de jeûner pour grossir, à condition de prendre des précautions.

Le jeûne ne doit être ni une compétition, ni un défi à relever et ce, encore moins lorsqu'on a pas les ressources nécessaires, c'est-à-dire quand on est maigre, fatigué ou nerveusement épuisé.

Personnellement, les méthodes de jeûne que je préfère sont le jeûne sec de 24 à 48h, qui selon mon expérience est beaucoup plus facile et agréable que le jeûne hydrique. J'aime aussi le jeûne intermittent qui se pratique sans grande difficulté !

🗝️ La clé de la réussite ? Appliquer la méthode des petits pas en s'adonnant à de petites expériences régulières. Non seulement tu gagneras en pratique mais tu verras ton poids augmenter petit à petit, en plus de ressentir une meilleure digestion, une meilleure vitalité et une meilleure résistance physique et mentale.

C'est ainsi que tu renforceras ton organisme !

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Semeuse de graines de bien-être !

  • […] un seuil de poids minimal à ne pas dépasser, particulièrement lorsque tu jeûnes (oui, les maigres peuvent jeûner) ou que tu diminues tes apports […]

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